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Le Rôdeur au Cyber Act Théâtre

La pièce est d'une grande intensité et d'une grande maîtrise tant dans le jeu de Patrick Mons que dans la mise en scène de Charles Lee. Le texte de Enzo Corman est à la fois précis et intense. Ce spectacle montre à quel point le théâtre est un art bien spécifique qui nous renvoie une image forte et poétique d'un monde qui bien trop souvent l'ignore par paresse ou par ... ignorance. Il est plus facile de prendre un bouquin et encore plus facile de regarder la télévision. Et puis en plus c'est loin et bientôt il va faire froid et puis ... tant de bonnes raisons qui nous gardent blottis dans notre cocon confortable. Et le rôdeur, il est pas confortable du tout. Mais alors pas du tout. Cet homme seul fait défiler sa vie en lambeaux, nous livre des morceaux de lui, comme ces morceaux de chaire avec lesquelles il nourrit Demain, son faucon, oiseau de haut vol, unique complice à qui il a fini par ressembler. Il parle de lui et nous refaisons peu à peu le film des évènements qu'il a traversé, cet homme seul, troublant, inquiétant. Et nous nous retrouvons scotchés à notre siège, hypnotisés par un regard qui cille à peine, tendus vers cette histoire en pièces, à recoller les morceaux, à zoomer sur un homme aux phrases pleines et fortes, au désespoir tangible, à la férocité aiguisée. On en sort comme après un long vol, sonné, et à bout de souffle. Et puis le lendemain, on y repense et encore plus tard. Ce personnage trouble est entré dans notre mémoire au même titre qu'une personne qu'on a croisée dans notre vie, et son histoire revient, et les lieux, les personnages évoqués... Cette pièce n'est pas confortable du tout, et pourtant ce qu'elle dit, ce qu'elle montre et ce qu'elle tait, on ne voit ça nulle part ailleurs. Et si le théâtre avait ce don de pouvoir nous réveiller de toute cette torpeur ambiante, de nous sortir un peu d'une langueur monotone, de nous faire sortir un peu, juste un peu, un tout petit peu.

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