Le vent des peupliers Théâtre Montparnasse

Le vent des peupliers au Théâtre Montparnasse De Gérald Sibleyras avec Maurice Chevit, Jacques Sereys, Georges Wilson. Mise en scène : Jean-Luc Tardieu. Comédie par l'auteur de « Un petit jeu sans conséquence ». Trois anciens combattants se retrouvent dans une maison de retraite dans les années 50, chacun se croit moins « atteint » que les autres, mais développe des formes de sénilité, mélanges de méchancetés paranoïaques, d'élucubrations infantiles ou lubriques. C'est les branquignols à l'hospice : Jacques Sereys, avec son obus planté dans le crâne, est victime de pertes de connaissance répétées ; chacun de ses déplacements désarticulés laisse craindre la chute. Georges Wilson, peut-être le plus misanthrope, agoraphobe, n'ose pas s'aventurer au-dehors (il semble lui-même victime de véritables trous de mémoires ... qu'il cache en marmonnant (c'est le bénéfice du rôle et de l'âge !). Maurice Chevit, le plus ancien dans les lieux, ose s'aventurer en dehors mais raisonnablement, pas trop loin ; c'est le plus raisonnable des trois compères et il semble avoir toujours agi raisonnablement. Bien que de tendance alzheimerienne, le public est sensible à la force comique des dialogues, dynamisés par un jeu d'acteurs exceptionnels. Il faut regretter le décor, le point faible : les fausses pierres, les fausse herbes à l'emporte pièce ne paient pas de mine. Quant à la nomination pour le Molière de « créateur de lumière », elle reste un mystère : la lumière s'éteint parfois et quand elle se rallume, elle ne fait pas oublier les décors, et la pièce non plus, ce qui est essentiel, après tout ?