offre
Du lundi 2 au vendredi 6 avril 2018
De 10h à 18h (5 jours, 35 heures)
Public : Professionnels du spectacle vivant et amateurs confirmés (comédiens, danseurs, marionnettistes, metteurs en scène…)
Tarif autofinancement : 498€ ttc, possibilité de paiement fractionné
Possibilité de financement AFDAS (ou autre) à titre individuel, pour le tarif nous contacter
Renseignements et inscriptions : Amélie Piron formations@la-nef.org - 01 41 50 07 20. Envoyer CV et lettre de motivation avant le 26 février 2018. Les dossiers seront traités par ordre d’arrivée.
“Comédien, marionnettiste, ventriloque depuis plus de 25 ans, mon
expérience des music-halls et autres lieux de divertissements m’a amené,
dès 2003, à interroger ma pratique et le sens de celle-ci.
Ces interrogations m’ont conduit à prendre le risque de questionner
cette technique, de plus de 2000 ans d’histoire, son lien avec la
marionnette, l’objet et l’acteur, son rapport à la voix, au texte, au
public. Qui parle quand on parle, celui que l’on entend est-il celui qui
parle ?
Au travers de mon travail et de mes recherches, j’ai pu constater que
rien ne justifie, si ce n’est son histoire récente, que le music-hall,
espace privilégié du ventriloque, soit son seul terrain de jeu. Il ne
lui permet pas de se libérer de cette origine, tout imprégné qu’il est
de sa forme et de ses codes. Un pont est possible avec le théâtre
contemporain. Le ventriloque explore alors un langage et produit du
sens. Dans le cas contraire il reste le détenteur d’une pratique
«exotique» car la ventriloquie n’a aucun avenir artistique à n’être que
pure technique aussi exceptionnelle soit-elle.
Et en tant que technique, nous devons favoriser sa transmission pour élargir le champ des possibles.”
Philippe Bossard
Le ventriloque a des histoires à raconter qui naissent du ventre de l’Homme.
« (…) lorsque nous parlons de nombreuses voix se font aussi
entendre » Ainsi François Cooren (Professeur à l’universtité de
Montréal) « défend cette thèse en mobilisant métaphoriquement la notion
de ventriloquie, conçue comme l’art de “faire parler” quelque chose ou
quelqu’un d’autre. Selon une perspective ventriloque, nos interactions
et conversations ne sont jamais purement locales, mais bien dislocales,
disloquées, voire extatiques. Autrement dit, elles mobilisent
constamment des figures (collectifs, principes, valeurs, émotions,
faits, etc.) qui nous font parler et que l’on fait parler dans nos tours
de parole et nos comportements, nous plaçant simultanément dans les
rôles du ventriloque et du pantin ». (2013)
L’enjeu de ce stage est de permettre aux participants d’appréhender de manière sensible et pratique la ventriloquie par la transmission de techniques directement utilisables (maitrise du souffle, de la production de la voix et de l’articulation « ventriloquée ») associée au travail d’acteur ou de manipulateur (marionnette, objet). À l’issue du stage Chacun pourra intégrer cette technique à son travail.
La méthode
Après une approche de la voix tant dans son aspect acoustique, son mode
expressif, son aspect de parole, son mode d’action sur l’autre, son
aspect physiologique, nous travaillerons différents exercices permettant
aux participants la maîtrise de leur souffle.
Nous travaillerons ensuite l’articulation ventriloquée à l’aide d’un lexique et d’exercices de vire langue.
Nous mettrons en pratique ces acquisitions par la mise en jeu de cette
technique au travers de différents exercice de
projection/manipulation/illusion sur « l’autre » : acteur-pantin,
marionnette ou objet. Cette étape permettra de poser la question de la
ventriloquie dans son rapport au texte
Enfin chacun pourra mettre en pratique ses acquis par la création d’une
«saynète» en vue d’une restitution au groupe. Pour cette dernière étape
chaque stagiaire sera invité à apporter un ou des objets de la vie
courante, une ou des marionnettes lui appartenant, ainsi que des textes…
Programme détaillé
Le souffle. Un préambule indispensable sans quoi rien n’est possible : travail sur le souffle (son débit, comment le développer et le maitriser), la respiration abdominale, notamment, avec un ballon de Baudruche pour sentir et en comprendre les mécanismes. À la différence de la vue qui mobilise nos seuls yeux, la voix « réquisitionne» un ensemble d’organes solidaires pour produire les sons et sollicite tout le corps.
L’articulation. Si le souffle produit la voix, l’articulation produit
la parole : Exercices d’articulation à l’aide d’un lexique de mots, de
phrase et de vire langue. Nous aborderons également le travail
d’articulation des labiales.
Savoir positionner son larynx, les appuis de la langue, le contrôle des
lèvres, les différentes voix ventriloquée (voix de tête, voix de
poitrine, voix « derrière le dents », voix du larynx).
Savoir agir sur la modulation, le rythme, dynamiser les silences, la douceur, la puissance.
Apporter à la parole relief et contraste nécessaires pour favoriser l’illusion.
Projection de la voix et travail en solo et en duo. Les stagiaires pourront ensuite utiliser des objets auxquels ils donneront la parole. Ils travailleront aussi en duo avec un partenaire, leur permettant ainsi d’être tour à tour d’être ventriloque et pantin. Cette étape nécessite un travail sur le corps et le « média » pour, là aussi, favoriser l’illusion.
La ventriloquie et le texte contemporain. La ventriloquie peut-elle produire du sens et comment ? Nous expérimenterons les possibilités de la ventriloquie comme moyen d’expression d’un texte. Nous en explorerons les possibilités dramaturgiques au-delà de la sensation schizophrénique.
Restitution. Une restitution du travail de chacun est prévue en fin de session. Elle fera l’objet d’un échange entre chacun et l’occasion d’une évaluation de la session.
En 2003, il insuffle la création de la Compagnie Anidar à
Bourg-en-Bresse et il l’intègre. Il perfectionne son travail d’acteur
qu’il considère indissociable de la ventriloquie en participant à des
travaux de laboratoire. Depuis 2002, convaincu des possibilités
dramaturgiques de la ventriloquie, il explore les possibilités de la
renouveler. Il poursuit des recherches minutieuses et fouille toutes les
formes que revêt la ventriloquie. Il travaille à deux créations Comment parler sans bouger les lèvres en 2006 et Louis Brabant l’escroc fabuleux en
2011, qui associent théâtre, marionnettes et ventriloquie. En 2016, il
crée VentrilOque ! Né en 1963 Philippe Bossard découvre la ventriloquie,
à 9 ans. En 1994, il crée le personnage de « Philibert l’explorateur ».
Un spectacle qu’il interprète avec Maries Molina. Spectacle tout public
de music-hall, il tourne depuis de nombreuses années en France et en
Europe (Norvège, Suède, Islande, Danemark, Russie, etc.). Il participe à
des émissions de télévision France3, France2, Tf1.
Il s’enrichit d’autres expériences comme la postsynchronisation et le
cinéma ; il crée des visites guidées-spectacles pour le château d’Ancy
le Franc. Il développe également un travail de théâtre d’ombres avec
Fabrizio Montecchi /Teatro Gioco Vita (Italie) et la direction
artistique du groupe des « chercheurs d’ombres ».
proposé par La Nef
déposé le 2017-12-22
expire le 2018-04-06
France
Ile-de-France
surlesplanches.com pour ceux qui font le théâtre, par ceux qui font le théâtre.
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Contact :
laurent.houmeau@surlesplanches.comDécouvrez aussi