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Un beau salaud

C’est Agnès Soral que je voulais voir sur scène : elle est une voisine délicate et belle que je croise parfois du côté de Montmartre. Et puis il y avait la mise en scène de Jean Luc Moreau, homme de théâtre qui n’a plus à démontrer son talent. Et puis il y a Bernard Tapie. Bernard Tapie est remarquable par son énergie, qu’il n’a pas toujours consommée pour le meilleur. C’est le cas dans cette pièce. Bernard Tapie n’est pas un comédien, il récite son texte, cabot, et surabondant de gestes, amusant ! lorsqu’il court et saute par dessus la table basse. Depuis chez moi, j’enjambe le divan, quel gain de temps ! Pourquoi ne l’ai-je pas fait plus tôt, avant je faisais le tour du divan, maintenant je cours et j’enjambe ; je m’entraîne pour sauter pas dessus la table à manger. Bernard Tapie n’est pas un comédien ; pas de distance au texte, pas d’ appropriation, manque d’a-propos des mouvements. Et dans son jeu il entraîne les comédiens, comme frappés de mimétisme. La pièce est un vaudeville (l’épouse, l’ex-ex, l’ex amante, l’amante), qui est peut-être drôle, mais devient embarrassée et peu intéressante. Jean-Luc Moreau prend des notes assis dans sa baignoire. Ces notes sont inutiles. Il faut remplacer Bernard Tapie par un comédien ; il saura trouver le ton juste et permettre à la troupe de reprendre ses repères. N’importe quel comédien ! Car le thème est universel et le théâtre est un métier.

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